Accompagnement naturel de la ménopause

Accompagnement naturel de la ménopause

Dans cet article par Camille Poulin, naturopathe de Mon Régal Végétal, découvrez des méthodes naturelles pour supporter une transition harmonieuse vers la ménopause.

Survenant en moyenne au début de la cinquantaine, la ménopause est une étape naturelle de la vie d’une femme qui marque son passage de la fertilité à la maturité. Suivant le cycle normal du métabolisme vieillissant, les taux d’hormones produites par les ovaires diminuent graduellement, entraînant l’arrêt des règles. Pour certaines femmes, la ménopause se déroule presque banalement, tandis que pour d’autres, c’est une période très difficile caractérisée par des inconforts parfois invalidants. Plusieurs facteurs sont à même d’influencer l’aisance avec laquelle une femme entre en ménopause, dont l’alimentation, l’hygiène de vie et la gestion de stress. Dans cet article par Camille Poulin, naturopathe de Mon Régal Végétal, découvrez des méthodes naturelles pour supporter une transition harmonieuse vers la ménopause.

 

Mieux comprendre la ménopause 

 

Une femme dans la tranche d’âge concernée (45 ans et plus) est considérée comme ménopausée lorsqu’elle n’a plus ses règles depuis au moins un an. La ménopause est d’abord caractérisée par une baisse de la production naturelle de progestérone par les ovaires, ce qui survient généralement dès le début de la quarantaine. Par la suite, vers la cinquantaine, la production ovarienne d’oestrogènes décline graduellement. L’estradiol, l’oestrogène dominant de la période fertile, est progressivement remplacé par l’estrone, une forme plus « faible » et moins biologiquement active qui répond davantage aux besoins métaboliques des femmes matures.

 

Il est normal pour le corps de réduire sa production hormonale lorsque l’organisme vieillit et en vient à avoir dépassé l’âge de se reproduire. Bien que la ménopause soit aujourd’hui pratiquement abordée comme une maladie au niveau sociétal, cette période devrait plutôt être accueillie comme un passage vers la sagesse. Dans plusieurs sociétés d’autrefois, les femmes plus âgées étaient considérées comme des mentors et recevaient un grand respect puisqu’elles étaient alors plus expérimentées et plus sages. Aujourd’hui, la vieillisse est malheureusement considérée comme quelque chose de « honteux » et associée au déclin. Il est difficile pour les femmes d’être en paix avec le fait de vieillir, car on leur apprend que les rides et les cheveux blancs devraient être camouflés dans une société en quête de jeunesse éternelle. La ménopause est donc souvent une période exigeante au niveau physique, mais aussi émotionnel, car il s’agit de faire le deuil de sa période de jeune femme et d’entrer dans une nouvelle étape de vie qui peut cependant s’avérer très enrichissante et valorisante si on l’accepte. Apprenez-en plus à ce sujet dans un précédent article, « Célébrer la féminité avec les plantes médicinales ».

 

Au niveau du profil hormonal de la ménopause, le ratio oestrogènes : progestérone sera particulièrement important pour prévenir des déséquilibres tels que les menstruations hémorragiques.  En effet, la progestérone agit comme une équilibrante de l’action des oestrogènes. Elle fluidifie le sang (donc aide à prévenir les caillots), apaise le système nerveux (donc régule l’humeur et le sommeil) et permet de limiter les inconforts comme le SPM intense, la rétention d’eau et les règles trop abondantes. Souvent, comme la progestérone décline plus tôt que les oestrogènes, si une femme est en plus exposée à certains facteurs de risque qui réduisent la production de progestérone (stress chronique, carences nutritives) ou qui augmentent la quantité d’oestrogènes circulants (exposition aux perturbateurs endocriniens mimant l’action des oestrogènes, mauvaise fonction hépatique, etc.), elle peut se retrouver avec une dominance oestrogénique relative, c’est-à-dire un ratio d’oestrogènes trop élevé par rapport à la progestérone. Bien que cela puisse survenir n’importe quand durant la période fertile, la problématique peut être exacerbée en période de préménopause en raison de la réduction de la production de progestérone. Ainsi, plusieurs femmes se retrouvent avec des règles très abondantes ou même hémorragiques en période de préménopause, ce qui est souvent un indicateur d’un important déséquilibre hormonal.

 

Lors de cette période de transition qu’est la ménopause, plusieurs organes jouent un rôle particulièrement important dans le maintien de l’équilibre hormonal. Tout d’abord, nos glandes surrénales sont deux petites glandes qui chapeautent nos reins et qui sont essentielles dans notre adaptation au stress via la production d’hormones adaptatives comme l’adrénaline, la noradrénaline et le cortisol. Elles sont également capables de produire de petites quantités d’hormones sexuelles et, durant la ménopause, elles prendront ainsi le relai partiel des ovaires. Cependant, si elles sont déjà surstimulées et épuisées par la production excessive d’hormones de stress, elles ne seront pas capables de produire des hormones sexuelles en plus, ce qui peut entraîner un grand écart entre la quantité d’hormones à laquelle le corps était habitué pendant des années et la quantité d’hormones alors produites. Plus l’écart est grand, plus les symptômes ménopausaux sont généralement incommodants, puisque le corps doit alors s’habituer à un niveau d’hormones beaucoup plus bas que sa norme. C’est pourquoi le soutien surrénalien joue habituellement un rôle capital au cours de la préménopause et de la ménopause.

 

Le foie est aussi un organe important à tout stade de la vie pour assurer un équilibre hormonal adéquat. En effet, il assure la détoxification de tous nos métabolites hormonaux résiduels qui doivent être éliminés de notre organisme. Lorsqu’il s’avère incapable d’effectuer correctement ce travail, on assiste souvent à un débalancement du ratio oestrogènes : progestérone puisque trop de métabolites oestrogéniques se retrouvent alors en circulation, entraînant des symptômes d’hyper-oestrogénie relative comme la rétention d’eau, le spotting, les saignements abondants (voire hémorragiques), les caillots, les seins enflés et douloureux, les menstruations douloureuses et bien plus.

 

 

Finalement, l’intestin aura aussi un rôle important dans le maintien de l’équilibre hormonal. En effet, un transit intestinal régulier (une à deux fois par jour) est essentiel à l’élimination des déchets de notre organisme. Notre foie associe les métabolites hormonaux résiduels et autres déchets avec des molécules afin de les rendre solubles et excrétables dans la bile. Lorsque nous mangeons, la bile est libérée dans l’intestin et permet l’évacuation de ces déchets via les selles. Cependant, une partie de la bile est réabsorbée dans l’intestin et, plus le transit intestinal est lent, plus la quantité réabsorbée sera importante. Ainsi, en cas de constipation, le transit étant ralenti, une quantité plus importante de déchets sera réabsorbée, contribuant à augmenter la charge de travail du foie et la quantité de métabolites hormonaux en circulation, ce qui favorise la dominance oestrogénique relative.

 

 Symptômes associés à une ménopause difficile

 

  • Troubles du sommeil (insomnie), fatigue importante
  • Bouffées de chaleur, parfois accompagnées de sueurs importantes diurnes et/ou nocturnes
  • Sautes d’humeur, voire colère importante, irritabilité, dépression
  • Perte de libido
  • Sécheresse de la peau et des muqueuses, sécheresse vaginale, douleurs lors des rapports sexuels 
  • Douleurs musculaires et/ou osseuses 
  • Prise de poids importante 

 

Causes potentielles d’une ménopause difficile

 

  • Stress important, aigu ou chronique, affectant l’énergie surrénalienne (conflits émotionnels, travail exigeant, etc) → les surrénales ne pourront pas effectuer le « relai » hormonal des ovaires dans un tel contexte
  • Alimentation non adaptée et raffinée, pauvre en nutriments, en fibres et en phyto-oestrogènes → favorise l’inflammation et nuit à la production hormonale ainsi qu’à la détoxification hépatique
  • Exposition importante aux perturbateurs endocriniens dans l’environnement quotidien (parfums, plastique, revêtements antiadhésifs des instruments de cuisine, produits ménagers et cosmétiques non naturels de grande surface, aliments non biologiques, eau non filtrée, etc.) → surcharge les fonctions hépatiques et entraîne une perturbation du système endocrinien, donc du fonctionnement hormonal normal
  • Surcharge hépatique (favorisée par des carences nutritionnelles, une consommation régulière d’alcool ou une exposition régulière aux perturbateurs endocriniens, pesticides, médicaments et autres éléments détoxifiés par le foie) → favorise le déséquilibre du ratio oestrogènes : progestérone au profit de la dominance oestrogénique relative
  • Constipation (favorisée par le manque de fibres, la déshydratation, la sédentarité, le stress, de mauvaises fonctions biliaires et/ou enzymatiques, la dysbiose intestinale, etc.) → favorise la déconjugaison et la réabsorption des métabolites hormonaux excrétés par la bile, contribuant à la surcharge hépatique et à la dominance oestrogénique relative

 

Supporter la ménopause par l’alimentation

 

Durant la préménopause et la ménopause, il est possible de supporter les changements hormonaux grâce à son hygiène de vie et à son alimentation. Tout d’abord, il est important de limiter au maximum son exposition aux perturbateurs endocriniens, notamment en mangeant le plus bio possible, en buvant de l’eau filtrée, en utilisant des produits corporels et ménagers naturels comme ceux retrouvés en boutique, en utilisant le verre, l’acier inoxydable ou la céramique plutôt que le plastique dans la cuisine, en évitant les produits laitiers, etc. Cela va permettre de limiter la charge du foie et l’exposition aux xéno-oestrogènes, ces molécules synthétiques qui mimiquent l’action des oestrogènes et viennent déséquilibrer leur ratio avec la progestérone.

 

 Ensuite, durant la ménopause, il est important d’assurer une consommation suffisante de protéines afin de permettre la production hormonale et le maintien de la masse musculaire et osseuse. On conseille au moins 20 g de protéines par repas : viande (idéalement bio et nourrie à l’herbe), poisson, fruits de mer, œufs, tofu ou tempeh, etc.

 

La consommation de phyto-oestrogènes est également très pertinente durant la ménopause, car elle permet de compenser partiellement pour la diminution de la production oestrogénique et de limiter les inconforts tels que les bouffées de chaleur. Voici des exemples de phyto-oestrogènes à intégrer régulièrement dans la diète : graines de lin moulues (2-3 c. à table par jour, avec un bon verre d’eau pour éviter la constipation puisque le lin est riche en fibres – voir la recette de pain au lin sur notre blogue), tofu ou tempeh ou miso biologique (mais pas en excès, pas plus de trois fois par semaine idéalement), trèfle rouge (en micro-pousses ou en infusion), fenouil, légumineuses, graines citrouille et tournesol…

 

On visera une alimentation nourrissante et variée pour supporter les surrénales et le système endocrinien en profondeur. Un rendez-vous en naturopathie peut vous aider à orienter votre assiette selon vos besoins personnels.

 

Supporter la ménopause par les plantes médicinales et les suppléments

 

Il existe de nombreuses plantes pertinentes pour supporter et soulager la femme en période de ménopause. D’abord, des infusions quotidiennes prolongées (plusieurs heures) de trèfle rouge, ortie et avoine seraient à privilégier. Le trèfle rouge, en plus d’être nourrissant et alcalinisant, est riche en phyto-oestrogènes et peut aider à limiter les bouffées de chaleur et la sécheresse vaginale. On l’évitera cependant en cas de règles hémorragiques vu son côté fluidifiant sanguin. L’ortie et l’avoine agissent comme toniques nutritives et du système nerveux pour nourrir l’organisme en profondeur. On infuse 2 c. à table de chaque plante dans 1L durant toute la nuit et on boit 2 tasses par jour.

 

La sauge est une excellente plante pour réduire les bouffées de chaleur, surtout si elles sont accompagnées de sudation. Elle est très asséchante, donc on fera attention en cas de bouffées de chaleur sèches et de présence de sécheresse des muqueuses. Le vitex ou l’achillée millefeuille peuvent aider, de par leur action progestéronique, à rééquilibrer le ratio oestrogènes :progestérone en cas de règles trop abondantes en préménopause, et à soulager certaines problématiques comme les sautes d’humeur. En cas de règles surabondantes ou hémorragiques, on utilisera l’alchémille et/ou la bourse à pasteur. L’actée noire possède une action oestrogénique et est également intéressante comme anti-inflammatoire en cas de douleurs musculaires et/ou articulaires. L’agripaume cardiaque est une plante intéressante pour supporter les périodes de transition dans la vie de femme. Elle est aussi calmante en cas d’anxiété et aide à réduire les bouffées de chaleur tout en supportant la libido. La rose est une plante dont les pétales harmonisent tous les mélanges de tisane et apportent amour, douceur, féminité dans les périodes de deuil et de transition. La maca en poudre est une magnifique option pour supporter la ménopause, car elle soutient l’équilibre hormonal, aide à réduire les bouffées de chaleur et à augmenter la libido et l’énergie. Le shatavari en poudre est aussi pertinent pour les femmes victimes de trop de sécheresse (vaginale, oculaire) puisqu’elle permet de réhydrater les muqueuses par son énergie « humide » tout en limitant les bouffées de chaleur grâce à sa richesse en phyto-oestrogènes. Souvent, des synergies pour la ménopause, comme MenoSense de WomenSense ou MénoConcept de Herb-E-Concept, regroupent plusieurs de ces plantes pour une efficacité plus ciblée.

 

Le magnésium et la vitamine B6, comme dans le mélange SynerMag de ATP Lab, sont très pertinents en cas de déséquilibre hormonal et/ou de stress chronique. Un bon support surrénalien à base d’adaptogènes, comme le mélange Strest de St-Francis ou AdrenaSense de WomenSense, est aussi souvent très pertinent durant cette période. Un support hépatique avec une formule comme Liver de New Roots ou EstroSense de WomenSense peut également être pertinent.

 

En conclusion, la ménopause est une période complexe dans la vie d’une femme, et elle peut aujourd’hui souvent s’avérer un défi. Heureusement, en comprenant bien les mécanismes sous-jacents, il est possible de supporter le corps pour une ménopause harmonieuse. Pour des conseils personnalisés, passez en magasin voir nos naturopathes!

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