Protections solaires: distinguer le naturel du chimique
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- By Camille Poulin N.D.
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Camille, du blogue Mon Régal Végétal, vous proposes de démystifier la différence entre les écrans solaires naturels et chimiques pour vous aidez à faire le bon choix pour votre santé et pour l'environnement !
L'été bat son plein et les activités extérieures ainsi que les belles journées ensoleillées procurent un grand bien à notre organisme en soif de lumière, de vitamine D3 et de joie après les longs mois d'hiver. Bien qu'il existe de nombreux bénéfices à une exposition solaire modérée, tels que la régulation du cycle circadien (nuit-jour) et la production de l'essentielle vitamine D3, une exposition longue durée ou excessive peut générer des dommages tégumentaires et cellulaires. Nous connaissons tous la douleur cuisante de coups de soleil traduisant une malencontreuse exposition solaire trop intense, mais peu savent les impacts dommageables que ceux-ci peuvent avoir sur notre santé à long terme.
En effet, les rayons UV du soleil, particulièrement les UVB, ont des propriétés radicalaires et favorisent la déstructuration moléculaire de notre ADN lorsqu'on s'y expose trop en termes d'intensité, de fréquence ou de durée. Cela peut résulter en divers dommages au niveau de la peau, notamment un vieillissement cellulaire prématuré résultant en l'apparition accrue de rides, taches pigmentaires et autres problèmes de peau. Si l'exposition excessive devient chronique et que les coups de soleil se font fréquents, les dommages cellulaires s'accumulent, l'ADN parvient moins efficacement à se réparer et il peut en résulter l'apparition de cancers de la peau (mélanomes) anodins ou malins.
Bien qu'il ne faille pas fuir le soleil à tout prix, il devient tout de même important, lorsque l'exposition dépasse un certain niveau, de se protéger avec une protection solaire efficace. Cependant, peu de gens connaissent les impacts néfastes des écrans solaires synthétiques de pharmacie sur la santé et sur l'environnement. Dans cet article par Camille Poulin, naturopathe de Mon Régal Végétal, découvrez la différence entre les crèmes solaires chimiques et naturelles afin de réaliser un choix éclairé pour vous et toute votre famille cet été!
Crèmes solaires synthétiques: pourquoi les éviter
Saviez-vous que les crèmes solaires traditionnelles sont non seulement bourrées de produits chimiques et de perturbateurs endocriniens néfastes pour la santé,,,, mais qu’en plus, les ingrédients et nanoparticules qu’elles contiennent nuisent énormément à la vie marine en détruisant les coraux et en perturbant ou en tuant les animaux marins? Plusieurs études démontrent les impacts négatifs des crèmes solaires non-naturelles sur la vie aquatique, au point où Hawaï a même apposé une loi pour bannir celles-ci afin de protéger les récifs de coraux, source incroyable de biodiversité marine, contre la destruction et la mort prématurée.
Les écrans chimiques agissent en pénétrant dans la peau, où certaines molécules de synthèse vont ensuite être activées de manière à refléter les rayons solaires. C’est pourquoi on mentionne souvent sur ces tubes de crème de l’apposer au moins 30 minutes avant l’exposition puisqu’il y a un délai entre la période d’application et la période d’activation de la protection solaire.
Crèmes solaires naturelles: de bonnes alternatives sécuritaires et efficaces
Les protections solaires naturelles sont, de leur côté, composées d'écrans physiques plutôt que chimiques, ce qui leur procure un fini plus blanchâtre (moins de pénétration), mais aussi une efficacité immédiate. La plupart des crèmes solaires naturelles contiennent de l'oxyde de zinc sans nanoparticules comme principale barrière physique. L'oxyde de zinc est un minéral blanc qui, en se déposant contre la peau, réfléchit les rayons UV vers l'extérieur et les empêche de pénétrer excessivement dans notre épiderme. Cet écran minéral ne vient pas agir comme un perturbateur endocrinien et se révèle sécuritaire pour la santé, contrairement aux substances mentionnées dans le précédent paragraphe. Il n'a également pas d'impacts nocifs au niveau de la vie aquatique, le rendant beaucoup plus écologique et sain pour l'humain, la faune et la flore, surtout lorsque vous vous baignez dans des cours d'eau (lacs, rivières, mer...).
Il existe aussi d'autres ingrédients naturels ayant un léger indice FPS qui sont souvent ajoutés, en plus de l'oxyde de zinc, dans les crèmes solaires. C'est notamment le cas du beurre de karité, de l'huile d'amande douce, de l'huile de coco et de l'huile de pépins de framboises (cette dernière étant notamment retrouvée dans la crème solaire naturelle biologique de The Green Beaver, compagnie canadienne).
En général, les crèmes naturelles proposées offrent un FPS (Facteur de Protection Solaire) de 30, ce qui est nettement suffisant, même pour les peaux hypersensibles au soleil (cheveux blonds et roux). En effet, selon plusieurs études, il n’existe aucune différence significative entre un FPS de 30 et un plus élevé (40, 50 ou 60). En termes de durée d’exposition, le FPS 15 protège contre 93% des UVB et le FPS 30 protège contre 97% des rayons solaires, tandis que les FPS 40, 50 ou 60 le font à 98% (1% de différence) tout en donnant un faux sentiment de sécurité. En effet, il a été observé que la plupart des gens croient que le FPS est synonyme de durée de temps de protection, même si cela n’est pas le cas. La majorité pense qu’un FPS de 60 protège deux fois plus longtemps qu’un FPS de 30 mais, comme vous l’avez compris ci-haut, il ne s’agit qu’un indicateur du niveau de blocage des rayons UV. En utilisant des écrans solaires à FPS plus élevé, les gens ont tendance à en remettre moins fréquemment (surtout en cas de sudation ou de baignade) et à attraper davantage de coups de soleil en raison d’une protection inadéquate.
En gros, les crèmes solaires à FPS élevé, ce n’est que du marketing pour vous faire payer plus cher sans vous protéger davantage et il est important de demeurer vigilant peu importe la protection solaire utilisée.
De très bonnes compagnies québécoises offrent désormais des crèmes solaires efficaces et agréables à appliquer sur le marché. Elles s'étendent bien sur la peau, laissant un fini blanc très léger contrairement à certaines crèmes plus épaisses d’il y a quelques années. Parmi les meilleurs choix, on retrouve celles de The Green Beaver (enfants et adultes), de Zorah Biocosmétiques (pour le corps et aussi teintée pour le visage, avec un fini pratiquement invisible), de Druide (pour adultes et enfants) et de Souris Verte (pour enfants, avec une délicieuse odeur de mandarine). Pour découvrir les multiples choix disponibles à l’éco-boutique, c'est ici (et aussi dans mon article détaillé sur les incontournables naturels pour vos vacances d’été juste ici).
Protection solaire interne: une question d'antioxydants
Dans mon article sur la santé de la peau durant l’été, j’explique le lien entre alimentation antioxydante et protection interne contre les radiations solaires. En effet, la raison pour laquelle les rayons UV sont si dommageables à haut dosage est parce qu’ils créent littéralement de l’oxydation au niveau tissulaire, ce qui mène aux dommages d’ADN mentionnés précédemment. Ainsi, si l’on a déjà un fort potentiel oxydatif via notre alimentation en consommant des aliments radicalaires (cuissons agressives comme la friture et le BBQ, huiles/noix/graines grillées/rôties/chauffées/rances, beaucoup d’aliments raffinés, sucre, gluten, colorants artificiels, saveurs synthétiques, conservateurs, pesticides, OGM, métaux lourds, omégas 6, etc.), notre corps est encore plus vulnérable aux impacts des excès solaires. À l’inverse, une alimentation riche en antioxydants, principalement grâce à l’assiette arc-en-ciel (légumes et fruits de toutes les couleurs, crus ou cuits de manière douce à la vapeur ou sautés à feu doux) ainsi qu’aux superaliments (aliments très concentrés en nutriments comme les vitamines, les minéraux et les antioxydants), vient nous aider à renforcer nos protections cellulaires antioxydantes de manière générale. La vitamine C présente dans les fruits et légumes frais locaux, le sélénium présent dans certains aliments comme la noix de Brésil, la vitamine E présente dans les noix, graines, huile d’olive et avocats ainsi que les multiples bioflavonoïdes et autres composés antioxydants présents en grandes quantités dans les fruits, légumes et aliments végétaux non-transformés sont de belles sources d’antioxydants à intégrer au quotidien, surtout durant l’été. Pour aller plus loin si ce sujet vous intéresse, je vous invite fortement à lire mon article sur les antioxydants ainsi que celui sur les superaliments. Vous aimerez aussi sûrement mon infusion reminéralisante, rafraîchissante et antioxydante à l’hibiscus ainsi que mes popsicles antioxydants aux superaliments et fruits estivaux.
Comment s'exposer sécuritairement au soleil
Tel que mentionné en introduction, il est important de comprendre que ce sont les excès d’exposition solaire qui peuvent devenir néfastes sur le long terme. Cependant, fuir entièrement le soleil serait dommage parce que cet astre lumineux possède également de superbes bénéfices sur notre santé, tels que l’amélioration de l’humeur et de la circulation sanguine, la régulation de notre rythme veille-sommeil ainsi que la production de la « vitamine » D3 agissant comme pro-hormone régulatrice de nombreux processus (santé osseuse, régulation immunitaire et inflammatoire, équilibre de l’humeur, etc.). Afin de s’exposer sécuritairement au soleil, il existe quelques règles simples :
- Surveiller les heures d’exposition. Le soleil est généralement au plus fort entre 11h et 14h, période à laquelle il n’est pas judicieux de s’exposer abondamment et sans protection.
- Surveiller la période d’exposition. Nous avons tous un niveau de tolérance différent pour le temps d’exposition solaire avant d’attraper un coup de soleil. Plus la peau est foncée, plus la tolérance est bonne. Il est conseillé de surveiller certains signes pour savoir si l’on a pris assez de soleil. Habituellement, entre 20 minutes (peau très pâle) et 1h (peau foncée) sont assez pour produire suffisamment de vitamine D3 et éviter un coup de soleil. Lorsque la peau commence à devenir légèrement chaude et que l’on sent qu’un coup de soleil pourrait survenir si on s’exposait un peu plus, c’est signe que notre peau a suffisamment absorbé de rayons UV pour la journée. Il est alors temps de cesser l’exposition ou d’appliquer une protection.
- Éviter les huiles bronzantes qui, en plus d’être souvent riches en perturbateurs endocriniens, augmentent le stress oxydatif des rayons et les risques d’avoir un coup de soleil.
- Lorsque l’on s’expose plus longtemps que notre tolérance mentionnée en point 2 (souvent entre 30 minutes et 1h), surtout lors des heures plus à risque, utiliser des protections solaires adaptées comme le port de vêtements plus longs, de chapeau/casquette et de crème solaire naturelle afin d’éviter les coups de soleil. Attention aux coups de soleil par reflet qui peuvent s’avérer traîtres. En effet, certaines personnes attrapent des coups de soleil même en demeurant à l’ombre, par exemple en étant toute la journée en maillot sous un parasol à la plage, puisque les étendues d’eau ou le sable peuvent en effet refléter les rayons UV et entraîner une réaction cutanée indirecte.
Ainsi, il existe des manières de s’exposer intelligemment au soleil afin de profiter de ses bénéfices tout en évitant les désagréments. En cas d’exposition solaire prolongée, par exemple lors de sport extérieur, randonnée, journée à la plage ou autre activité, une protection solaire naturelle s’avère un choix sain et adapté afin de prévenir les coups de soleil et autres problématiques reliées à la surexposition solaire.
J’espère que vous avez apprécié cet article. Sur ce, bon été!
1. VOGEL, Lauren. “Canadians confused and conflicted over sun protection products”, CMAJ [en ligne sur PubMed], août 2010, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2917955/
2. Gianni, Ann-Marie (Skin Care). “7 Chemicals in Sunscreens and How They Affect Your Health”, https://www.annmariegianni.com/chemicals-in-sunscreen/
3. RUSZKIEWICZ, J.A. et coll. “Neurotoxic effect of active ingredients in sunscreen products, a contemporary review”, Toxicology Reports [en ligne sur PubMed], 2017, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5615097/
4. BENS, G. “Sunscreens”, Advanced Expert Medical Biology [en ligne sur PubMed], 2014, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25207381
5. DINARDO, J.C. et DOWNS, C.A. “Dermatological and environmental toxicological impact of the sunscreen ingredient oxybenzone/benzophenone-3”, Journal of Cosmetic Dermatology [en ligne sur PubMed], février 2018, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29086472
6. CUTIS. “The Effects of Sunscreens on Marine Environments”, 2017, https://www.mdedge.com/cutis/article/153271/nonmelanoma-skin-cancer/effects-sunscreen-marine-environments
7. NATIONAL GEOGRAPHIC. “Do Sunscreens’ Tiny Particles Harm Ocean Life in Big Ways?”, https://www.nationalgeographic.com/science/article/150514-sunscreen-nanoparticle-nanotechnology-oceans-marine-beach-boat-toxic
8. SCMP. “Your Sunscreen Could Be Killing Marine Life, Hong Kong Study Finds”, https://www.scmp.com/news/hong-kong/health-environment/article/2128159/your-sunscreen-may-be-killing-marine-life-hong
9. INDEPENDANT JOURNAL. “Hawaii to Ban Sunscreen Products Linked to Coral reef Damages”, mai 2018, https://www.independent.co.uk/news/world/americas/hawaii-sunscreen-ban-illegal-coral-reef-death-damage-cream-lotion-oxybenzone-octinoxate-a8336281.html
10.THE GUARDIAN JOURNAL. “Hawaii Becomes First US State to Ban Sunscreens Harmful to Coral Reefs”, https://www.theguardian.com/travel/2018/may/03/hawaii-becomes-first-us-state-to-ban-sunscreens-harmful-to-coral-reefs
11. Idem 1 (Vogel)
12. LATHA, M.S. et coll. “Sunscreening Agents: A Review”, J. Clin. Aesthetic Dermatology [en ligne sur PubMed], janvier 2013, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3543289/
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