Prenez-vous votre vitamine D3, l’essentielle hivernale?

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  • By Camille Poulin N.D.
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Prenez-vous votre vitamine D3, l’essentielle hivernale?

Dans cet article par Camille, naturopathe diplômée, découvrez la fameuse vitamine D3 et pourquoi il s’agit d’un incontournable quand on parle de santé générale, surtout en saison hivernale.

Il est depuis longtemps reconnu que la vitamine D3 joue un rôle important dans la santé générale. Au cours des derniers mois, elle a gagné en popularité au sein du grand public en raison de son action immunitaire, mais c’est encore une majeure partie de la population qui se trouve carencée en cette précieuse molécule. Dans les pays nordiques, il est pratiquement impossible de maintenir des taux de vitamine D3 sanguins adéquats à l’année longue en raison du climat peu ensoleillé. Dans cet article par Camille, naturopathe diplômée, découvrez la fameuse vitamine D3 et pourquoi il s’agit d’un incontournable quand on parle de santé générale, surtout en saison hivernale.

 

Qu’est-ce que la vitamine D3?

 

Il s’agit d’une molécule appelée vitamine, mais en fait similaire à une hormone de par sa capacité à être produite par la peau sous l’effet des rayons UV du soleil. C’est en fait grâce à notre sébum tégumentaire contenant du cholestérol que nous sommes capables de produire la vitamine D3, qui est liposoluble (soluble dans les graisses). Une fois produite au niveau de la peau, la forme précurseure de vitamine D3 sera ensuite activée par les reins et le foie (ou par les cellules immunitaires au besoin). Plusieurs facteurs peuvent nuire à la production de vitamine D3 durant l’été : exposition solaire insuffisante (ex : travailler à l’intérieur ou rester toujours à l’ombre pour fuir la chaleur), protection solaire trop importante (crème solaire en tout temps, vêtements couvrants), etc. Plus une personne a la peau foncée, plus elle requiert un long temps d’exposition pour produire sa vitamine D3. On conseille un minimum de 15 minutes (pour les peaux pâles) jusqu’à 30 ou 45 minutes pour les peaux foncées, entre 11h et 14h, de mai à septembre environ, et ce, sans crème solaire (bloque la pénétration des rayons). Le meilleur barème pour savoir si notre exposition solaire est suffisante, c’est lorsque la peau devient légèrement chaude, juste avant que l’exposition devienne trop importante et se transforme en coup de soleil. 

 

Malheureusement, dans les climats nordiques, les rayons du soleil sont trop longs pour permettre la synthèse de vitamine D3 par la peau à partir de l’automne (septembre) et jusqu’au retour de l’été (mai-juin). C’est pour cette raison qu’il se met à faire si froid, car le soleil s’éloigne de la Terre. Ainsi, même si une personne réussissait à s’exposer le visage malgré le froid en plein hiver, elle ne produirait pas de vitamine D3. C’est l’une des raisons expliquant pourquoi la carence en cette vitamine est si importante (plus de 80% de la population d’Amérique du Nord). Même si une personne s’expose beaucoup au soleil l’été, des prises de sang de routine ont démontré que la majeure partie des réserves estivales étaient épuisées vers le mois de janvier, au cœur de l’hiver. Il y a par ailleurs peu de sources alimentaires de D3 susceptibles de contrecarrer cette carence : huile de foie de poisson (morue, flétan), poissons gras avec arrêtes, produits laitiers (souvent enrichis et à faibles dosages). Il est à mentionner que des déséquilibres au niveau de la digestion, des reins ou du foie peuvent aussi nuire à la production, l’absorption et/ou l’activation de la vitamine D3 et favoriser les carences.

 

Par ailleurs, quand on parle de « vitamine D », on fait habituellement référence à la D3, la forme animale utilisée par notre corps. Certains végétaux (comme les champignons ou levures) produisent de la D2, qui n’est pas vraiment intéressante d’un point de vue thérapeutique.

 

Impacts de la vitamine D3 sur la santé

 

La vitamine D3 est une grande modulatrice de la réponse inflammatoire et immunitaire. Bien que largement connue pour son impact sur la santé osseuse, notamment en prévention de l’ostéoporose, son action est beaucoup plus vaste que cela. Elle a été grandement étudiée dans les dernières années et il a été maintes fois démontré qu’elle réduisait la prévalence des maladies auto-immunes (MAI) variées (ex : polyarthrite rhumatoïde, Hashimoto, diabète de type 1, psoriasis, etc.). Elle favorise une réponse inflammatoire adéquate et réduit les risques de tempêtes cytokiniques aggravatrices des symptômes lors d’infections virales, en plus de diminuer les risques de nombreux problèmes de santé liés à l’inflammation (cancers, diabète de type 2, troubles cardiovasculaires, douleurs articulaires, eczéma, MAI, etc.) qui ont d’ailleurs une prévalence plus élevée dans les pays nordiques. Elle joue aussi un rôle dans la santé mentale et aiderait notamment à atténuer, chez plusieurs, les symptômes de déprime saisonnière associée à la saison froide. 

 

Plusieurs études réalisées dans la dernière année ont aussi démontré son rôle important en tant que modulatrice de l’immunité. Bien qu’il ne soit pas possible de dire que la vitamine D3 prévient la COVID-19, il a été mentionné dans plusieurs recherches que des taux sanguins suffisants avaient cependant une incidence sur la réaction du corps face à cette infection en diminuant ses complications. Plus la carence en vitamine D3 est importante, plus il semblerait que les symptômes augmentent en quantité, en intensité et en durée. Dans certaines études, les taux sanguins étaient aussi beaucoup plus bas chez les personnes hospitalisées pour la COVID-19 que pour ceux qui ne l’étaient pas. Il a par ailleurs été documenté depuis longtemps que des taux sanguins insuffisants de vitamine D3 augmentaient l’incidence de maladies infectieuses respiratoires variées comme le rhume et la grippe en entraînant une réponse immunitaire affaiblie. Il est donc très intéressant de constater à quel point cette vitamine polyvalente peut avoir un impact sur la santé générale et immunitaire, notamment en favorisant la prévention des infections respiratoires et en diminuant leur intensité ainsi que leurs risques de complications.

 

Recommandations et supplémentation 

 

La vitamine D3 se présente sous plusieurs formes, que ce soit en gouttes, en spray, en comprimés ou en gélule. Peu importe la forme, il est important de la consommer en mangeant, avec un corps gras, puisqu’elle est liposoluble. Certains troubles digestifs, notamment une mauvaise digestion des gras et le retrait de la vésicule biliaire, peuvent rendre l’absorption de la vitamine D3 plus difficile; dans ce cas, une forme émulsifiée est davantage intéressante. Les dosages recommandés varient en fonction de l’âge, du poids, du taux sanguin (si vous avez la chance d’avoir des prises de sang) et de certains paramètres, notamment la qualité de la digestion. Ainsi, il est suggéré de demander conseil à nos naturopathes en magasin si vous hésitez sur la forme ou le dosage le plus approprié pour vous.

 

Pour aller plus loin au sujet des méthodes naturelles de soutien de l’immunité, vous pouvez lire plusieurs autres de nos articles, notamment ici et ici

 

Cet hiver, aurez-vous votre vitamine D?

 

Références

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