Nettoyage du printemps : mythes et réalités

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  • By Camille Poulin N.D.
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Nettoyage du printemps : mythes et réalités

Le printemps est enfin à nos portes et l’augmentation graduelle de l’ensoleillement vient apporter un baume sur notre cœur après la saison froide. Comme la sève recommence à circuler dans les arbres, les bourgeons à éclore et les verdures à pousser, nous ressentons aussi un éveil de la vie, une augmentation de l’énergie et l’impression de sortir de notre hibernation. C’est aussi un moment où beaucoup ressentent le besoin de faire un nettoyage interne et que la demande pour les « cures de détox » augmente dans les magasins naturels. Qu’en est-il réellement de cette notion de nettoyage du printemps? S’agit-il d’une bonne ou d’une mauvaise idée? Devrait-on se jeter sur le premier kit de « détox » que l’on trouve? Camille, naturopathe de Mon Régal Végétal, démystifie le tout dans cet article.

Le printemps moderne, une transition difficile 

 

Pour mieux comprendre les prochains paragraphes, faisons un rappel de l’état de notre organisme au printemps. Même si les humains n’hibernent pas officiellement comme les ours et nombreux autres animaux, ils tombent tout de même au ralenti durant la saison hivernale : il fait plus noir et plus froid, les journées sont moins longues, on se sent moins productifs et plus appelés à se reposer. Nos habitudes alimentaires changent également : nous avons accès à moins de fraîcheur et notre corps demande plus de chaleur, de réconfort, d’aliments soutenants (comme les légumes-racines); on se tourne davantage vers les soupes, mijotés et autres petits plats chauds plutôt que les salades et l’abondance de cru typiques de la saison estivale. Tout cela est parfaitement normal et fait partie de notre cycle inné. Autrefois, l’hiver était une période de dormance bien accueillie. La nature était au repos et les humains l’imitaient. Ils se regroupaient en communauté, vivaient en bonne partie des réserves emmagasinées et passaient à travers cette saison rude en resserrant les liens communautaires au moyen d’échanges, d’histoires et de travaux manuels (couture, confection d’armes, de vêtements, de bijoux, etc.). Chaque année, les humains passaient trois saisons à se préparer pour survivre à l’hiver. Après la frénésie et le labeur exigés par le printemps (préparation des cultures, renflouement des réserves tirant à leur fin), l’été (culture alimentaire, chasse et préparation des réserves hivernales) et l’automne (récoltes, chasse et dernières étapes de stockage pour survivre), l’hiver était considéré comme une période de repos afin de refaire ses forces pour le retour des beaux jours. Or, aujourd’hui, dans notre société moderne et déconnectée du cycle naturel des saisons et de la nature, on a peu tendance à ralentir le rythme durant la saison froide. Même si les jours raccourcissent et que le climat est plus sombre, froid et rude, on se force à conserver le même rythme et à demeurer dans la performance, encore et toujours, à se lever tôt pour aller travailler, à faire de longues heures de travail chaque jour... Résultat? Lorsqu’on arrive au printemps, on se trouve peu régénérés, voire complètement exténués, parce qu’on a continué de pousser notre corps à plein régime plutôt que de ralentir et de s’accorder une période de repos bien mérité.

 

Par ailleurs, avant la mondialisation, nos ancêtres (et je ne remonte pas ici à très loin, il suffit de regarder l’époque de nos grands-parents) dépendaient entièrement des réserves de nourriture qu’ils avaient effectuées au cours des saisons précédentes pour se nourrir durant l'hiver. Ils avaient donc développé des techniques de conservation efficaces à base d’aliments frais, nutritifs et récoltés à maturité : conservation de choux et légumes-racines en chambre froide, réalisation de cannages et conserves, séchage/déshydratation (par le soleil ou, plus tard, des machines) et même lactofermentation, un fabuleux processus qui augmente la teneur en vitamine C des choux et autres légumes ainsi transformés. Tout au long de la saison froide, leur corps était en général adéquatement nourri et, même si l’arrivée du printemps était fort attendue pour le retour de la fraîcheur (et pour regarnir les réserves qui avaient été parfois insuffisantes), les verdures printanières suffisaient généralement pour leur redonner la vitalité nécessaire au nettoyage naturel du corps. En effet, en bougeant moins, en dormant plus et en mangeant moins varié/moins frais, l’organisme a souvent tendance à emmagasiner davantage de graisse et de déchets durant la saison hivernale. 

 

Cependant, aujourd’hui, avec la mondialisation, nous ne mangeons plus du tout des aliments de saison ou de réserve durant l’hiver. Il n’est pas rare de retrouver, sur les étalages des épiceries, des fruits et légumes hors-saison et pratiquement vides de toute valeur nutritive. Je parle ici des « fraises » d’hiver carrément blanches et goûtant l’eau plutôt que les savoureuses fraises rouges et sucrées d’été, des tomates à moitié vertes au goût insipide, des bananes achetées dures et vertes à l’épicerie, des mangues ou des poires achetées vertes et qui ne mûrissent pas même après des semaines, etc. Ces aliments sont en effet cultivés dans des sols dénutris (par surexploitation), à l’aide de pesticides, puis cueillis non-mûrs, « mûris » artificiellement dans des camions de transport à l’aide de gaz synthétiques, puis transportés sur des kilomètres pour finalement attendre plusieurs jours sur des étalages avant d’être achetés et consommés. Ces aliments sont malheureusement très éloignés de ce qu’ils devraient être et ne contiennent même pas le quart de leur équivalent local de saison qui aurait pu astucieusement être congelé, déshydraté, mis en conserve, entreposé, etc. Résultat? Notre corps ne se retrouve pas nourri adéquatement pour ses besoins, ce qui accentue la sensation de fatigue hivernale et ne favorise pas le regain d’énergie naturel que l’on devrait ressentir au printemps.

 

Le nettoyage du printemps en deux temps

 

Vous comprenez donc, à la lecture des derniers paragraphes, que nos printemps modernes sont difficiles puisque, au lieu d’y arriver nourris, reposés et régénérés, nous sortons plutôt de l’hiver surmenés, sous-nourris (au niveau cellulaire, car souvent sur-nourris de sucre et autres macro-nutriments consommés par besoin de réconfort) et fatigués. Le corps n’est donc pas vraiment dans un état optimal pour enclencher un grand nettoyage puisque, comme je l’ai expliqué en détails dans mon article « Devrais-je faire une détox après le temps des fêtes? » que je vous invite à lire pour plus de détails, les processus de détoxification hépatique et d’élimination de l’organisme requièrent beaucoup d’énergie et de nutriments tels que des vitamines, des minéraux et des acides aminés. Or, dans le contexte de vie où l’humain moderne évolue, étant exposé à une quantité appauvrie de nutriments et à une panoplie de polluants (dans l’eau, l’air, la nourriture, les vêtements, les produits corporels et ménagers, etc.) en plus d’être aux prises avec un stress chronique et de rechercher la performance peu importe la période de l’année, on se retrouve avec des gens qui n’ont pas une vitalité suffisamment forte et un capital nutritionnel assez élevé pour effectuer une détoxification printanière. 

 

C’est pourquoi les premières questions que je pose à ceux qui viennent me voir pour un nettoyage du printemps sont : « Comment va votre énergie? Vous sentez-vous fatigué(e)? Êtes-vous stressé(e)? ». Souvent, la réponse est que le stress est élevé, tout comme la fatigue, et que le niveau d’énergie est très bas. Dans un tel contexte, FAIRE UNE DÉTOX N’EST PAS UNE BONNE IDÉE. Non seulement le corps est déjà en mode « survie » mais, en plus, il ne possède pas les capacités d’aller chercher des toxiques stockés dans les cellules pour ensuite les évacuer. Au mieux, on va forcer des mécanismes de nettoyage pas tout à fait au point en allant chercher des déchets accumulés dans les cellules adipeuses, mais on ne sera pas capable de les éliminer adéquatement par mauvais fonctionnement des phases de détoxification hépatique et/ou des émonctoires, qui requièrent un bon capital nutritionnel pour fonctionner efficacement. Ainsi, on risque de se nuire plus qu’autre chose et de se retrouver plus fatigué(e) encore!

 

Que faire, alors, si vous vous retrouvez dans l’état dont je parle, mais souhaitez quand même « faire le ménage » dans votre organisme pour retrouver votre énergie et votre vitalité? La clé est d’effectuer un nettoyage en deux temps. La première phase de « reminéralisation » consiste à ré-énergiser le corps en lui apportant une nutrition adéquate en profondeur. C’est ici qu’on va utiliser les superaliments et plantes nutritifs et reminéralisants afin d’apporter au corps une grande richesse en vitamines et minéraux nécessaires au bon fonctionnement cellulaire (et aux processus de détoxification). On pense par exemple aux multivitamines à base de légumes et fruits (comme My Kind de Garden of Life et New Chapter) ainsi qu’au jus d’herbe de blé, véritable « multivitamine vivante » sans gluten et riche en près d’une centaine de vitamines, minéraux, oligo-éléments, acides aminés et chlorophylle.  C’est aussi le temps de consommer des infusions reminéralisantes à base d’ortie, de trèfle rouge, d’avoine et de prêle (1 à 2 c. à table de chaque pour 1L d’eau, à infuser toute la nuit et boire 2 tasses par jour). On augmente la qualité nutritionnelle de l’assiette avec des légumes et fruits de la meilleure qualité possible (bio, idéalement locaux, congelés, etc.) et des superaliments nutritifs variés (moringa, spiruline, lentille d’eau, poudre de « greens », protéine All-in-one enrichie de légumes et fruits de Garden of Life, etc.). On effectue cette étape durant au moins un mois (en général, je fais commencer vers février-mars jusqu’à mi ou fin avril). Souvent, on sent déjà une amélioration de l’énergie à ce stade.

 

La deuxième étape, si on désire nettoyer le corps plus en profondeur, constitue à soutenir les organes éliminatoires (foie, reins, intestins) à l’aide de nutriments et/ou de plantes appropriés. Parmi mes options préférées de soutien des processus de détoxification hépatique et métabolique, on retrouve Liver de New Roots (une synergie de plantes et de nutriments pour soutenir les fonctions du foie) et Top Detox de Meditrina. Le desmodium est une plante très intéressante pour soutenir les émonctoires de par son action tant au niveau du foie que du système lymphatique, des poumons et des reins. Plusieurs plantes peuvent aussi être utilisées pour soutenir les processus de nettoyage de l’organisme, notamment l’ortie, le pissenlit et la bardane (en apprendre plus  ici). Vous pouvez par ailleurs intégrer ces plantes dans votre alimentation pour les consommer au quotidien et soutenir naturellement l’élimination des déchets de votre corps, comme dans cette délicieuse soupe printanière à l’ortie, au pissenlit et à la bardane. Finalement, il existe des ensembles de soutien des processus de détoxification un peu plus complets (plusieurs suppléments à prendre à différents moments de la journée pour une durée de 2 semaines à 1 mois avec un protocole alimentaire) comme Cleanse Smart de Renew Life, Herbal D-Tox et Liver D-Tox de Wild Rose (Garden of Life) et Energy Cleanse de New Roots. Avant de vous lancer vers n’importe quoi, discutez avec votre naturopathe ou l’une d’entre nous à la boutique pour savoir ce qui vous conviendrait le mieux comme option, puisque chaque personne peut avoir des besoins/capacités différents et qu’il peut y avoir plusieurs contre-indications en cas de prise de médication. Si vous êtes enceinte ou allaitez, il est par ailleurs déconseillé de faire une détoxification pour éviter d’envoyer potentiellement des déchets métaboliques au bébé. 

 

Vous avez aimé cet article? Je vous invite à en apprendre plus au sujet des processus de détoxification et de l’arrivée du printemps grâce à mes articles « Devrais-je faire une détox après le temps des fêtes? » et « Bien accueillir le printemps avec les plantes médicinales ». Si vous souffrez d’allergies saisonnières, vous comprendrez l’importance de soutenir le foie en lisant l’article « Combattre les allergies saisonnières naturellement » écrit en collaboration avec mes collègues naturopathes Charlène et Luce!

 

Sur ce, bon printemps! N’hésitez pas à commenter et partager cet article s’il vous a plu ou si vous avez des questions!

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